PETAL

Programme d’Education Thérapeutique visant à l’amélioration de la qualité de vie des Aidants et des patients Laryngectomisés

Les soins du patient laryngectomisé

 

Les soins du trachéostome

Ils doivent être réalisés tous les jours. Dans un premier temps, le passage quotidien de l’IDE est nécessaire pour accompagner le patient et ce jusqu’à la fin de la cicatrisation.

Il est important de noter que la canule peut être retirée sans aucun danger, la trachée étant abouchée à la peau, il n’y a pas de risque que le trachéostome se referme. La canule doit être enlevée et nettoyée à l’eau claire à l’aide de l’écouvillon. L’orifice de trachéostomie est ensuite nettoyée avec des compresses et du sérum physiologique. La canule est remise, un lubrifiant peut être utilisé pour en faciliter l’insertion. Le cordon est remis et une compresse coupée en Y (ou une compresse spécifique) est mise entre la canule et la peau. Il est important d’observer l’aspect de l’orifice (inflammation, rougeur, douleur, écoulement anormal…) auquel cas il sera nécessaire de prévenir le chirurgien.

 

Les aspirations trachéales

Elles sont réalisées si besoin. La sonde est adaptée sur le système d’aspiration. L’aspirateur est mis en route. La sonde est introduite à environ 5cm et ne doit pas être descendu plus loin que la canule pour éviter toutes irritations. Il faut ensuite remonter et retirer la sonde en aspirant et en la faisant tourner sur elle-même. S’assurer que les voies aériennes soient dégagées et renouveler si besoin. Finir par rincer la sonde grâce à la bouteille de rinçage. Il est important d’observer l’aspect des sécrétions (fluidité, couleur, odeur) car il peut être l’indicateur d’une infection.

 

Les situations d’urgence

Différents problèmes peuvent survenir pour un patient laryngectomisé.

La détresse respiratoire liée à un bouchon muqueux. L’air ne pouvant plus être humidifié et réchauffé par le nez, un bouchon se crée par l’asséchement des sécrétions trachéales et provoquent une gêne respiratoire une sensation d’étouffement. Il est donc important que le patient utilise des aérosols et/ou humidificateur d’air.

Des saignements peuvent survenir. Il est important de différencier un saignement d’irritation d’une hémorragie.  Les saignements d’irritation peuvent être limités par l’utilisation d’aérosol.

En effet, il possible que la rupture de gros vaisseaux du cou (carotide) survienne. Il s’agit d’une urgence vitale, il faut alors comprimer et appeler le SAMU pour que le patient soit transporter rapidement à l’hôpital.

Pour les patients porteurs d’un implant phonatoire, il y a un risque de fuites. L’implant phonatoire est un dispositif transportant l’air de la trachée vers l’œsophage lorsque le trachéostome est bouché par le doigt ou par la valve trachéale (cf onglet orthophonie). Cet implant peut fuir entrainant le passage de liquides de l’œsophage vers la trachée et provoquer une toux répétée. Il est important de prévenir son chirurgien pour qu’il change l’implant et dire au patient d’arrêter les apports oraux jusque-là.

Des fistules peuvent aussi exister entrainant alors un passage anormal de liquide vers l’œsophage ou créant des pertuis au niveau de l’orifice de la peau. En informer le chirurgien lors de sa découverte.

Phonation avec la prothèse :

Risques de fuites avec la prothèse :

 

L’alimentation

Il existe plusieurs configurations au sujet de l’alimentation.

Le patient peut sortir avec une Sonde Naso-gastrique (SNG). Auquel cas, il faut faire des soins quotidiens, changer le sparadrap sur le nez. S’assurer que la sonde est bien placée avec le repère donné à la sortie de l’hôpital. Surveillance cutanée, s’assurer que la sonde ne fasse pas d’escarre au niveau des ailes narinaires.

Parfois le patient est porteur d’une sonde de gastrostomie. Dans ce cas, il faut faire des soins locaux à la bétadine dans les 15 premiers jours de la pose de la sonde, ensuite les soins de font lors de la toilette du patient à l’eau et au savon.  Si la pose de gastrostomie est antérieure, il faut s’assurer de l’état cutané (douleur, rougeur, écoulement, bourgeon)

Il est important de suivre les apports nutritionnels par sonde. C’est un prestataire qui prend en charge l’alimentation dans le cadre des sondes au niveau du matériel mais bien souvent il y a un suivi diététicienne. N’hésitez pas à vous rapprocher de leur service ou de l’hôpital si vous avez des questions.

Le dernier cas est celui où le patient ressort de l’hôpital en ayant repris une alimentation. Il faut s’assurer que le patient a des apports suffisants per os à l’aide de feuille d’alimentation, surveillance du poids… que l’alimentation soit bien adaptée au niveau des textures.