PETAL

Programme d’Education Thérapeutique visant à l’amélioration de la qualité de vie des Aidants et des patients Laryngectomisés

La laryngectomie : définitions et conséquences

La laryngectomie totale est une chirurgie mutilante pratiquée dans le cadre du cancer avancé du larynx.

La laryngectomie totale est l’ablation du larynx et éventuellement de ses annexes, elle peut s’accompagner d’un curage ganglionnaire souvent bilatéral. Cette intervention dure entre 4 et 6 heures.

Elle crée une indépendance entre les voies aériennes et digestives. Le chirurgien abouche la trachée à la peau, l’orifice ainsi crée s’appelle le trachéostome, cela permet de maintenir le passage de l’air vers les poumons et de sutures pharyngées destinées à rétablir l’étanchéité de la voie digestive.

C’est par cet orifice du trachéostome que le patient respirera de manière définitive.

Cette chirurgie engendre alors pour le patient une modification définitive et irréversible de son image corporelle et fonctionnelle : trachéostomie et perte de la voix d’origine.

Les conséquences de la laryngectomie totale sont multiples.

Elle sépare le système respiratoire et digestif. L’orifice de trachéostomie est définitif.

– Il existe une perte de la phonation laryngée. Le patient perd sa voie d’origine et devra réapprendre à parler grâce à la rééducation orthophonique. La réhabilitation vocale se fera qu’une fois que le médecin aura donné son feu vert après cicatrisation complète.  (lien vers onglet orthophoniste)

Avant cela, il faut utiliser d’autres moyens de communication tels que l’écriture sur un bloc note, une ardoise, voix chuchotée…

 

– La respiration bucconasale n’existe plus. La personne respire uniquement par l’orifice de trachéostomie. Les voies aéro-digestives supérieurs ne remplissent plus leur mission : filtrer, humidifier et réchauffer l’air. Il y a également une perte de l’odorat.

– Certains efforts à glotte fermée ne peuvent plus se faire (exemple : défécation, acte sexuel chez l’homme…) Le souffle est modifié donc il sera nécessaire d’adapter ces efforts pour éviter d’être essoufflé.

– La déglutition n’est pas modifiée, mais dans le cas d’implant phonatoire, il y a un risque potentiel de fausse route.

– Des modifications sur l’alimentation. En post-opératoire, pour assurer une bonne cicatrisation, on utilise une sonde naso-gastrique pendant au moins les 10 premiers jours. Ensuite l’alimentation sera adaptée au niveau des textures pour retrouver une alimentation normale. Il faut dans la mesure du possible éviter l’alcool.

– L’impossibilité de se moucher en expirant l’air par le nez.

– Hormis les conséquences fonctionnelles et physiologiques, il existe évidemment des conséquences psychologiques. Cette chirurgie engendre une modification de l’image corporelle.

C’est pour ces raisons qu’il est indispensable d’accompagner le patient et son entourage de l’annonce du cancer et de la chirurgie jusqu’à son retour à domicile et après.