PETAL

Programme d’Education Thérapeutique visant à l’amélioration de la qualité de vie des Aidants et des patients Laryngectomisés

Première étape de la phase I : analyse exploratoire des besoins
Analyse auprès des médecin traitants

 

Le médecin traitant a une place centrale dans la prise en charge de chaque patient, il est le premier recours du patient en cas de problème de santé, et le coordinateur des soins. Il est donc nécessaire qu’il soit parfaitement formé à la prise en charge des patients laryngectomisés en générale, et informé de la prise en charge de chaque patient en particulier.

Une évaluation de cette coordination des soins a donc été faite dans le cadre du travail de thèse de médecine du Dr Adrien Daniel, sous la direction du Dr Lionel Capdebon, intitulé : « Place du médecin généraliste dans la prise en charge du patient laryngectomisé total : état des lieux à partir d’un échantillon de médecins bas-normands ».

L’objectif des cette étude était de mettre en évidence et de détailler les carences de formation et d’information des médecins traitants de patients laryngectomisés. In fine, l’objectif était de pallier à ces carences à travers le programme d’éducation thérapeutique PETAL, afin d’améliorer la qualité de vie du patient.

Ainsi, 40 entretiens, de 19 minutes en moyenne, ont été réalisés auprès de médecins traitants prenant en charge des patients laryngectomisés, courant 2013.
Parmi ces 40 médecins, 28 exerçaient en zone rurale, soit 71% d’entre eux. Douze seulement exerçaient en zone urbaine, soit 29%. Les deux tiers étaient des hommes (27/40), et le tiers restant des femmes (13/40).

Concernant l’âge de ces médecins, il était distribué comme suit :

• Moins de 30 ans : 0/40, soit 0%
• 30 à 40ans : 1/40, soit 2,4%
• 41 à 50ans : 4/40, soit 9,8%
• 51 à 60ans : 20/40, soit 50%
• Plus de 60 ans: 15/40, soit 38%

Concernant la formation initiale, 92,7% des médecins déclaraient avoir une formation initiale insuffisante concernant la prise en charge des patients laryngectomisés. De plus, 51% déclaraient ne pas avoir suffisamment de compétences pour prendre en charge ces patients. Enfin, 75,6% d’entre eux déclaraient avoir des difficultés (techniques) dans la prise en charge ambulatoire de ces patients laryngectomisés.

Concernant la coordination des soins, et l’information du médecin traitant, 31 médecins déclaraient les échanges avec les équipes hospitalières insuffisants. Cette insatisfaction était liée majoritairement à un courrier inadapté (55% des cas), à une insuffisance d’information concernant la prise en charge ambulatoire des patients (77,40%), à des difficultés pour joindre par téléphone l’équipe hospitalière (1 cas sur deux) et à une réception tardive du courrier médical (42%). Ainsi, plus des trois quart (31/40) des médecins interrogés déclaraient avoir la sensation de pas être associé au projet thérapeutique des patients laryngectomisés.

Ce travail hautement intéressant met en exergue une insuffisance de formation initiale et continue des médecins traitants à la prise en charge des patients laryngectomisés, ainsi qu’une faiblesse du réseau ville hôpital. Ces deux points ne peuvent qu’avoir un effet délétère sur la qualité de vie du patient, qui pourra difficilement être aidé par un médecin n’ayant ni les connaissance générales sur la laryngectomie, ni les informations spécifique à sont patient.

Dans ce contexte, il semble indispensable que le programme PETAL puisse apporter aux médecins traitants les informations nécessaires à la prise en charge d’un patient laryngectomisé, et offrir des moyens de renforcement du réseau ville hôpital : moyen simple et rapide de contacter un membre de l’équipe hospitalière.